Hannes Jacob, l’homme qui parle à l’oreille de la mort

Hannes Jacob, l’homme qui parle à l’oreille de la mort

 Article d’Alain Maillard – Hannes Jacob, l’homme qui parle à l’oreille de la mort

Depuis 2005, Fréquences, son école de médiumnité à Neuchâtel, a diplômé des centaines de médiums et guérisseurs spirituels. Hannes Jacob vient de publier un livre, «Au-delà d’un défunt», où il relate des expériences visant à prouver des capacités mentales hors normes.

A propos de cet article, dans les pages ci-dessous, je me permets deux précisions au sujet des propos formulés par M. Sebastian Dieguez, chercheur en neurologie à l’Université de Fribourg, et Mme Moniq Clerc, médium. Par respect envers le journaliste Alain Maillard, que j’apprécie beaucoup, je les ai laissés inchangés. N’est-ce pas le travail d’un journaliste de, justement, s’intéresser à des aspects différents d’un sujet et non de reporter de manière unilatérale ?

Nulle emphase, pas de regard illuminé: cet homme est sérieux, concret, sûr de son fait. Ce qui parfois le rend d’autant plus déroutant. L’œuvre de sa vie? Non, ce n’est pas Fréquences, la première école de médiumnité active dans le monde francophone. Non, ce n’est pas non plus son dernier livre Au-delà d’un défunt de 400 pages, le fruit pourtant de quinze ans de travail. Non encore, ce n’est pas d’avoir, comme il l’affirme, prouvé la vie après la mort.

Hannes Jacob est actuellement Médium-guérisseur ainsi que directeur de Fréquences, école suisse de Médiumnité à Neuchâtel en Suisse.

Ce serait déjà énorme, non? Mais il y a autre chose qui lui tient davantage à cœur. En l’écoutant dans ce café sur les hauteurs de Neuchâtel, avec vue sur le lac et les Alpes, je me demande à ce stade s’il a juste plaisir à prendre son interlocuteur à contre-pied. Il a toutefois l’air convaincu.

«L’œuvre de ma vie, assure-t-il, ce serait que la psychiatrie accepte de faire des recherches sur les troubles sensitifs. Je parle de ces troubles qui ne sont pas des schizophrénies, mais qui sont trop vite diagnostiqués comme tels. Cela pourrait aider des centaines de milliers ou des millions de gens sur la planète. Il y a des vrais schizophrènes, et d’autres personnes qui sont seulement en connexion.»

En connexion avec quoi? Avec ce qu’il appelle «le monde spirituel». Un monde où vivent des esprits qui ne sont pas comme nous «incarnés» dans un corps physique. «Il y a nos défunts, poursuit-il, il y a aussi des animaux que nous avons perdus, il peut y avoir des gens que nous ne connaissons pas de cette vie mais d’une autre vie. Il peut y avoir des êtres qui se sont développés un peu plus que nous et que nous appelons guides.»

Il y a donc des milliards d’habitants dans cet autre monde? «Oui, tranche-t-il. A mon avis, clairement.»

Mais si la plupart des humains «incarnés» ne font jamais l’expérience d’une communication avec l’au-delà, et ne s’en portent apparemment pas plus mal, pourquoi existerait-il cette possibilité de contact? «Parce que nous sommes des esprits et pouvons tous parler à des esprits, répond Hannes Jacob. C’est aussi simple que ça.»

Nous serions donc de la même nature que les êtres de l’au-delà? «Bien sûr, oui. La différence est que nous nous sommes incarnés.» Ce qui veut dire que nous aurions choisi de l’être? «A mon avis oui. Cela, je ne peux pas le prouver. Mais pour moi c’est assez clair.»

Hannes Jacob n’a pas toujours cru à cet autre monde. D’origine greque, orphelin adopté par une famille appenzelloise, il fut d’abord vendeur, formé en marketing à l’Ecole hôtelière de Lucerne, avant que des événements étranges, pas tous racontés d’ailleurs dans son ouvrage, ne l’orientent vers une nouvelle vie.

Il y a d’abord, au début des années 1990, cette dame qui lui donne un livre indiquant comment entrer en contact avec les extraterrestres. Curieux, il essaie. Et voilà qu’un fort courant électrique le traverse, faisant son entrée par le sommet du crâne et parvenant à ses mains qu’il sent comme en feu. «J’ai tout de suite su que ce flux était là pour guérir». Il s’entraîne à apprivoiser cette énergie, se met à traiter les vaches du voisin, puis des personnes de son entourage. «Les premiers résultats sont vite apparus. Depuis, je n’ai plus jamais cessé de travailler avec cette énergie.»

Deuxième étape, racontée dans un autre livre: assistant à un séminaire de guérison, il est invité à prendre la main de sa voisine et brusquement reçoit des informations en rafale. «Je lui ai tout dit, qu’elle avait quatre enfants, les deux derniers étant des jumeaux, que son mari était mort dans le jardin… tout était juste. Ça m’a choqué. Ce fut le gros déclencheur.»

Il y a encore eu ces messages qu’il a perçu en «claire audience» au cours d’une marche vers Venise, en 1997. Il entendait en tête des phrases complètes d’une clarté qu’il n’a, dit-il, plus jamais expérimentée depuis. Et il a pu vérifier la véracité des informations reçues, par exemple le fait qu’une auberge où il comptait dormir était fermée.

Puis, quand il est rentré de ce voyage initiatique, il s’est réveillé au milieu de la nuit pour aller aux toilettes. En chemin, dans le corridor, il a croisé un Amérindien «complètement matérialisé».

Avec ses plumes sur la tête. Il l’a regardé brièvement, il est retourné dormir. Un comportement inexplicable dont il s’étonne encore aujourd’hui, souriant. Mais il avait bien compris que c’était un guide de l’au-delà. White Feather (Plume blanche) est d’ailleurs toujours l’un des deux guides qui l’accompagnent au besoin.

Il aura fallu cette accumulation de signes pour que le jeune businessman change de vie. Il suit une formation complète au très british Arthur Findlay College de Stansted, à mi-chemin entre Londres et Cambridge, une sorte d’université des «sciences psychiques» aux allures de Poudlard, l’école de sorcellerie d’Harry Potter.

Il en ressort pourvu des titres de guérisseur SNU (Spiritualist National Union) et professeur en médiumnité. Il suit aussi des cours de Kriya Yoga, une discipline d’origine indienne visant à accélérer l’évolution spirituelle, et se retire parfois dans des monastères bouddhistes.

Installé à Neuchâtel, il y ouvre un cabinet «d’énergéticien» au centre de la ville, où il pratique la guérison et le «toucher thérapeutique», une technique visant à énergétiser le corps. Si là il ne se dit pas guérisseur, mais énergéticien, c’est, explique-t-il, pour souligner que ce n’est pas lui qui guérit. Il ne fait que canaliser un flux d’énergie qui vient de ses guides ou des anges.

Kriya massage en transe. Hannes Jacob porte un casque de capteurs pour mesurer son activité cérébrale lors de ses transes. Ecole Fréquences

Et peu après il crée cette école unique en son genre. Qui d’autre que lui pouvait le faire? On pourrait penser qu’il y était destiné, à la fois pour ses qualifications dans son domaine d’enseignement et dans le commerce. Croit-il avoir été choisi pour ça? «J’ai un doute à ce sujet, admet-il. Il se peut que ce soit mon propre plan en choisissant cette incarnation, à la suite de ce que j’ai vécu dans une vie antérieure.»

Car pour lui, la réincarnation est «un fait indéniable». Il en a eu des visions, par exemple en décrivant un uniforme que portait un client dans sa vie précédente, «et on a pu vérifier sur des images anciennes que c’était exactement conforme à ma description».

Mais qu’on ne le considère pas comme quelqu’un de spécial, il y tient! «Oui, j’ai des capacités, comme toute personne qui travaille sur elle-même en aura. J’ai médité tous les matins pendant six ou sept ans, jusqu’à quatre heures d’affilée, je me suis donné à fond. Mais je dis que toute personne qui se donne à fond peut aller très loin. Ce n’est pas pour moi, c’est pour tout le monde.» L’école Fréquences l’affirme sur son site: «Oui, ça s’apprend!»

En cela sa conception diverge de celle de la plupart des médiums: pas besoin d’un don. Pas besoin d’être un «médium pur», ou «de naissance», ces formulations qu’on peut lire sur tant de petites annonces.

Mais ils sont de plus en plus nombreux à passer par une formation. C’est le cas de Céline Boson Sommer, médium à Martigny et héroïne du film documentaire Médiums d’un monde à l’autre, elle aussi formée par les spiritualistes anglais de Stansted.

L’utilité d’une école comme Fréquences, pour elle, est d’offrir «une palette technique qui permet de se trouver comme médium.» Elle ne croit pas qu’il faille une prédisposition, mais «il faut avoir en soi le sentiment que quelque chose vient nous chercher, en lien avec le monde spirituel.»

Moniq Clerc, basée dans le Jura, qui exerce dans toute la Suisse romande et en France et publie un journal La voix de l’âme sur la médiumnité, estime elle aussi que «c’est une faculté que nous avons tous, comme de pouvoir lire ou compter. Certains sauront mieux s’en servir que d’autres.»

Mais elle se montre plus réservée sur le principe d’une formation en deux ans. Pour elle, «ce n’est pas un diplôme qui garantit que vous serez juste dans votre pratique et votre éthique. Un médium doit spiritualiser sa vie, et je ne vois pas l’utilité de décerner un diplôme à une attitude de vie.»

Commentaire de Hannes Jacob : La formation dispensée à Fréquences, Ecole Suisse de Médiumnité, consiste en un enseignement pragmatique. La sensitivité, qu’elle soit psychique ou médiumnique, découle d’un travail de l’esprit et du mental. C’est un apprentissage du cerveau, qui doit apprendre à traduire à l’intellect ce que l’esprit a perçu. Avec un entraînement régulier, l’élève développe sa capacité à prouver la présence d’un défunt par le biais de descriptifs précis sur la personne décédée et d’informations historiques, qu’il ne peut pas connaître et qui seraient peu vraisemblablement le fruit du seul hasard. La médiumnité n’est dès lors pas garante de la potentialité spirituelle. Certes, il est souhaitable qu’un médium travaille sur sa vie spirituelle, mais avec amour et lumière uniquement on n’apprend pas à décrire un défunt de manière précise et adéquate. C’est du boulot et encore du boulot, jusqu’à ce qu’on ait appris à se saisir et différencier ce qui vient de la projection mentale ou réelement du défunt. Notre diplôme se tient à cela et à rien d’autre !

Ce que certifie le diplôme, réagit le directeur de Fréquences, c’est la capacité à prouver la présence du défunt. Comment? En donnant des détails sur la personne décédée – descriptifs, historiques – que le médium ne peut connaître et qui seraient peu vraisemblablement le fruit du seul hasard.

Prouver, c’est chez lui un projet obstiné. Hannes Jacob veut et croit démontrer la transmission d’idées ou d’énergies à distance. Son livre raconte des tests en laboratoire dont les protocoles paraissent a priori sérieux. Il parvient à atteindre à volonté des fréquences cérébrales aussi basses (entre 1 et 3 hertz, les «ondes delta»), que celles qu’on observe chez un individu en état de coma.

Et à en ressortir sans dommages. Il parvient aussi à faire changer les fréquences chez une autre personne: les tableaux montrent une coïncidence précise et troublante entre les variations de ses ondes cérébrales et celles d’un homme installé dans une autre pièce de l’hôpital.

Est-ce nouveau? Non. Docteure en biologie et directrice de l’Institut suisse des sciences noétiques (ISSNOE), à Genève, qui étudie les états modifiés de conscience, Sylvie Dethiollaz relève que cette capacité à modifier ses ondes cérébrales a été bien établie par d’autres recherches. Elle est mesurée aussi chez des personnes qui disent sortir de leur corps.

Mais qu’est-ce que ça prouve? Chercheur en neurologie à l’Université de Fribourg, Sebastian Dieguez réagit sévèrement à la lecture des graphiques sur le site de Hannes Jacob. «Ce n’est en aucun cas un rapport scientifique, juge-t-il. Il n’y a aucune information sur la procédure et la méthode, pas d’hypothèses, pas de groupe contrôle, pas de statistiques… C’est typiquement le genre de choses dont usent les charlatans pour s’offrir une caution scientifique, et dans le cas présent c’est particulièrement maladroit et bâclé.»

Commentaire de Hannes Jacob : Par expérience, j’ai constaté que ce type de réaction s’avère généralement être le reflet d’une forme de crainte, souvent exprimée par les scientifiques, face à des phénomènes bien réels et tangibles, mais rationnellement voire scientifiquement parfois difficilement explicables. Le rapport scientifique dont il est fait mention dans mon livre a été établi par des scientifiques, à savoir des confrères de M. Dieguez. La seule chose que j’ai faite, moi, est d’avoir été d’accord de cabler ma tête pendant mon travail. Les différents tests menés sur ma personne ont, sans exception, à chaque fois fait l’objet d’un protocole scientifique.

On peut toutefois se demander quelle est la part, dans cette lecture critique, du rejet de principe de tout ce qui sort du cadre connu de la science. Hannes Jacob relève lui-même qu’obtenir l’entrée dans un laboratoire n’est pas facile.

«Il faut être accompagné par un médecin, passer devant la commission éthique, et ça peut durer un an. Nous sommes les premiers à avoir fait ces mesures sur l’irrigation sanguine avec la spectroscopie proche infrarouge (NIRS). Ce sont des découvertes assez primordiales, parce que tout le travail de diagnostic de la schizophrénie en est encore aux balbutiements. Le corps médical ne reconnaît pas encore les capacités de l’esprit.»

Dans «Au-delà d’un défunt», on trouve une formulation plus cinglante: «C’est une honte et une insulte à toute intelligence de nier la réalité de l’esprit.»

Son livre est d’abord, dit Hannes Jacob, un outil de travail destiné à ses élèves. «Je crois qu’ils l’ont tous acheté.» Il y est question de perceptions extra-sensorielles, de techniques de méditation, du karma, de l’aura, des guides, des transes ou encore de «Kriya massages».

On y lit par ailleurs que «JE n’existe pas, MOI est une illusion», que nous sommes Lumière, que «je ne suis que ça». 46 exercices en tous genres sot proposés à la fin du livre.

Ce livre fournit non seulement tous les éléments sur comment parler de manière concrète à des guides spirituels et défunts, mais il insiste surtout sur l’adoption d’une pratique saine tant pour le corps que l’esprit. Aux Editions Attinger.

Il l’a écrit aussi, dit-il, pour compenser un manque. «Presque tous les livres sur la médiumnité sont à l’eau de rose. Ce sont souvent des textes qui font du bien au cœur, mais ce qui manquait, c’était une approche plus méthodique et scientifique.» Même si sa plume a été guidée, indique-t-il dans ses remerciements, «par mes guides Jonathan et White Feather», Hannes Jacob se veut rationnel et cartésien.

Ce qui ne rend pas sa position facile. Le terrain est miné entre les sceptiques qui ne veulent croire en rien et ceux qu’il appelle les «ésos» (ésotériques), qui «gobent tout».

(Soupir) «Il y a des ésos qui me boudent parce que je dis que nous pouvons nous tromper et que nous ne sommes pas des saints. On m’a accusé texto: toi, un professionnel, tu dis que tu fais des fautes, c’est scandaleux!»

Tant pis. Ce qui compte surtout à ses yeux, c’est d’éveiller l’attention des scientifiques. Il en a tout de même a convaincu quelques-uns, comme cette chercheuse en éducation à l’Institut Max-Planck de Berlin, Laura Martignon, auteure de la préface: «Cet ouvrage réussit habilement un double pari: celui de réunir et captiver tant le lecteur à tendance ésotérique, le thérapeute, mais aussi le scientifique, chacun en quête d’explications de phénomènes encore considérés comme énigmatiques.»

Mais le contact avec un «être spirituel» ne peut pas être prouvé selon les protocoles scientifiques. Il faudrait pour cela que l’expérience soit reconductible et aboutisse toujours au même résultat. Dans le contact avec l’au-delà, il s’agit d’un dialogue forcément imprévisible. Et le médium doit interpréter ses perceptions (en «claire-audience», «claire-voyance», etc.). «La traduction à l’intellect se fait de manière subjective.» Voilà pourquoi, reconnaît Hannes Jacob, «la médiumnité ne sera jamais une science exacte».

Ne serait-il pas possible toutefois de trouver d’autres moyens de preuve? «Nous devrions pouvoir travailler avec les scientifiques, plaide Céline Boson Sommer. Le monde spirituel veut contribuer à prouver notre survie après la mort physique.» En attendant, selon elle, le mérite de Hannes Jacob est d’ouvrir des portes.

S’il a appelé son école Fréquences, c’est parce qu’il s’agit bien de cela: communiquer avec l’au-delà, c’est une affaire d’électromagnétique. «Le monde spirituel évolue à une fréquence plus rapide que la nôtre. Pour arriver à entrer en contact, le médium doit accélérer sa propre vibration et le monde spirituel baisser la sienne. La communication se fait quelque part entre ces deux fréquences.»

Hannes Jacob porte un casque doté d’électrodes. Celles-ci captent les variations de fréquences de son cerveau lorsqu’il rentre en transe.

Ce que capte Hannes Jacob ne vient d’ailleurs pas forcément de l’au-delà. «Que je capte votre aura, ça n’a rien à voir. On parle de médiumnité dès qu’il y a une information provenant d’un être non incarné. La voyance n’a rien à voir non plus avec la médiumnité! Dans la voyance, c’est mon esprit qui capte des informations appartenant à ce monde.»

Oui, il serait capable de pratiquer la voyance, la lecture de l’avenir, mais il refuse «catégoriquement» de le faire. Au risque d’ailleurs d’y perdre des clients: «Beaucoup de gens, quand je leur dis au téléphone que je n’en fais pas, ne viennent pas à mon cabinet.»

Et la médiumnité, à quoi ça sert? A quoi bon parler avec les morts? Parce que c’est «LE domaine par excellence qui prouve notre survie, la vie après la mort, écrit Hannes Jacob. Le médium sait décrire le défunt, traduire sa joie du défunt d’être dans le monde spirituel. Il sait traduire la paix qui règne dans l’autre dimension, juste là, un clin d’œil plus loin.»

Pourtant, ajoute-t-il, «la médiumnité ne représente pas le but en soi. Elle est simplement un outil sur le chemin spirituel. Il est de la responsabilité du médium de continuer à se développer spirituellement, de se nettoyer, afin de ne pas profiter du pouvoir qu’il peut détenir. Par la méditation et uniquement par la méditation, nous pouvons dissoudre nos traits de caractère biaisés.»

Là aussi, Hannes Jacob surprend. Il affirme que la médiumnité peut être dangereuse. Pas pour ceux qui consultent, non, là il «ne connaît aucun danger». Mais pour les médiums eux-mêmes. Pour leur psyché d’abord.

«Si la personne qui pratique n’est pas canalisée, elle risque de produire des psychoses», explique-t-il. Un autre danger, c’est l’exposition au stress. «Vous ne pouvez pas vous attendre à percevoir tout ce qui est si fin et subtil sans réagir très fort aux facteurs de stress normaux. Ils vont être ressentis plus fortement que par quelqu’un qui n’a pas cette sensitivité. Vous pouvez être très dérangé par des odeurs, des bruits… Ça peut vous rendre la vie très difficile.»

Vue de la salle d’exercices de son école Fréquences à Neuchâtel. C’est ici que Hannes Jacob transmet les techniques nécessaires pour développer le potentiel médiumnique, de guérison spirituelle et de toucher thérapeutique.

La médiumnité, avertit-il, peut aussi être néfaste au niveau physique. «Quand vous faites des contacts, les fréquences sont rapides, il y a beaucoup d’énergie en circulation. C’est un peu comme un shoot lorsqu’on est dedans! Et quand on en sort, on peut éprouver un gros vide.»

Beaucoup de médiums, il l’a constaté, carburent au sucre. De tablettes de chocolat. Dans la salle des maîtres du «College» où il a étudié en Angleterre, «c’est bourré de Mars, d’Haribo, de toutes les sucreries qu’on veut. Ils en ingurgitent sans fin à chaque pause et prennent du poids.»

Les hautes énergies finissent aussi par affecter l’hypophyse (glande maîtresse du corps) et «tout le système endocrinien peut être déboussolé. La sensitivité cause du diabète à un point effrayant.»

De tout cela, ses élèves sont bien prévenus. Et chaque année, l’école ne désemplit pas, accueillant une vingtaine de nouveaux élèves. Un peu partout en Suisse romande, d’anciens diplômés ont ouvert des ateliers, des cabinets, certains donnent des formations à leur tour. «Quel bonheur, écrit-il, d’avoir participé à répandre cette joie!»

Mais «ce qui nourrit le plus mon âme, confie Hannes Jacob, c’est la guérison. Si une personne a pu entrer en contact avec sa grand-maman décédée, ça peut lui faire du bien, mais il se peut que deux semaines après, ce soit déjà oublié. Quand je vois des gens qui ont souffert vingt ou trente ans d’allergies extrêmes et en sont libérés, c’est leur qualité de vie qui change.»